Construction
: 1882 à 1884
Modernisation : 1894 à1896 ; 1910 à 1914
Le
Fort d’Uxegney
fait partie de la
place forte d’Épinal
qui elle-même fait partie d’un ensemble
fortifié
appelé Séré
de Rivières.
Séré de
Rivières du
nom du général
du génie
(Photo à droite) qui
après la guerre de 1870 fut chargé de repenser la défense
de notre frontière,
suite a l’annexion de l’Alsace
Lorraine (Metz
et Strasbourg
étant devenues des villes allemandes).Ce système fut conçu et
réalisé de la mer
du Nord à la
Méditerranée.
Ce qui fait qu’actuellement, nous pouvons voir tout le long de
l’ancienne frontière, des traces de cette fortification.
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En
ce qui concerne la frontière
de l’Est,
la plus menacée à l’époque, Séré de Rivières conçu un système
en s’appuyant sur des places
fortes, Verdun,
Toul,
Épinal
et Belfort
et des rideaux
fortifiés à
base de forts
isolés ou forts
d'arrêts :
Les
Hauts de Meuse
entre Verdun et
Toul,
la Haute
Moselle entre
Épinal
et Belfort.
Ces
forts d’arrêt
installés sur les
points-hauts
prennent à partie des points de
passages obligés,
route,
voie
navigable, indispensables à
une époque ou la
traction est entièrement hippomobile.
Ces forts doivent
se défendre
tout seul contrairement
a un fort de
place comme
celui d'Uxegney qui ne tire que dans une direction
précise,
dans l'angle de la place dont il fait partie.
L'enceinte
du système de fortification Vauban a
été reprise dans certains cas pour être intègrée au système
Séré de Rivières.
C'est le cas de la citadelle
de Verdun,
dont la partie haute est de Vauban
et les 5 Km
de galeries
souterraines sont
de Séré de
Rivières. En
ce qui concerne la place
forte d'Épinal,
il n'existait rien ; il a fallut construire la place forte entièrement.
Les travaux ont commencé en 1876
et l'on a
construit 17
forts sur le
pourtour de la ville. Mais il ne suffit pas de construire des
forts pour faire une place forte, il faut construire tout ce qui
va avec : les casernes,
les arsenaux,
les poudrières,
les magasins
à vivres,
ainsi que des lieux
pour les hommes : -
"les
subsistances",
"la
concentration"
et pour les chevaux "le
parc a fourrage"
de la Vierge ; le parc à ballons de la Louvroie,
destinée aux dirigeables,
le terrain d'aviation de Dogneville,
l'hôpital militaire de Golbey
inauguré en 1914
sont également
de cette époque.
La
circulation
autour de la place se fait par la
route stratégique n°101,
puis à partir de 1889
jusqu'en 1893
fut installée un chemin
de fer militaire
à voie étroite, surnommé la voie
de 60 ou
"Decauville".
Sur les 120km
de voies qui avaient été installés, 40
km
entouraient la ville, le reste reliait les forts entre eux et
avec le cœur de la place pour les ravitailler en munitions, en
vivres et en hommes.
En ce qui concerne le
fort d'Uxegney,
ce fort à 2 particularités. Tout d'abord, la construction Séré
de Rivières
en pierre est à peine terminée qu'elle est déjà périmée,
l'invention de la mélinite
et de l'obus
torpille en acier
en 1885 permettait de percer ces voûtes très facilement. Il
fallut donc envisager des renforcements mais devant le coût,
l'armée ne renforce que 4 forts de la place : Dogneville,
Longchamp,
les Adelphes
et Uxegney.
Ce
renforcement
consista à couler sur certaines parties du fort un béton
dit spécial
composé de sable,
de
ciment
et de gravier
dont les proportions étaient calculées par le génie
pour résister aux nouveaux obus. Ce béton non-armée ne peut
pas être coulé en dalle plate, explique sa forme voûtée. Ce
premier renforcement eut lieu à Uxegney
de 1894
à 1896;
il fut effectué le renforcement de l'entrée, de deux casemates
chambrées pour la troupe, de la cuisine, des logements
officiers et sous officier et du magasin à poudre de l'époque.
Lorsque vous circulerez dans le fort vous verrez très bien les
endroits ainsi renforcés. Mais ce n'était pas encore suffisant
et à partir de 1910 l'armée effectua un nouveau renforcement,
cette fois en béton armée, nouveau matériau qui venait d'être
mis au point. En plus l'armée installa des tourelles blindées
à éclipse. Ici à Uxegney
il fut installé : Deux tourelles
pour équipées de mitrailleuses
Hotchkiss de
8 mm pour la défense rapprochée du fort, une
tourelle pour 2 canons de 75 R modèle 1905, une tourelle pour 1
canon de 155 R modèle 1907, 3
observatoires cuirassés
pour la conduite du tir des tourelles d'artillerie, 4
guérîtes blindées,
en plus pour permettre du tir de flanquement en direction des
forts voisins l'on installe de chaque côté du fort des casemates
de Bourges en
béton en armé, dénommées ainsi
car cet organe de défense a été expérimentée à Bourges.
Ces casemates
sont équipés en 1914
de 2 canons de 75
sur affût spécial de casemates.
Lorsqu'on regarde le plan des dessous en 1914, le jaune représente
la construction en pierre d'origine, le bleu le premier
renforcement en béton spécial et le rose le deuxième
renforcement en béton armé. On peut presque dire que l'on a
refait un nouveau fort sur l'ancien .
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